Le Domaine d’Isegorias » La Fianna d’Irlande : le roi des Korrigans - Contes et légendes de Bretagne, Féerique

La Fianna d’Irlande

Parmi les associations guerrières, la Fianna d’Irlande se distinguait par un esprit de corps tout à fait exemplaire. Ses combattants d’élite étaient au service du souverain de l’île. Ils réglaient les conflits des rois vassaux, protégeaient les humbles et surveillaient les ports pour prévenir toute invasion. À l’époque de son apogée, la Fianna comptait plus de quatre mille guerriers : cent cinquante chefs commandaient chacun à un groupe de vingt-sept hommes. Ceux-ci étaient recrutés lors de l’anoach, sorte d’assemblée générale du clan qui se tenait plusieurs fois par an. Les jeunes Irlandais venaient faire leurs preuves aux compétitions saisonnières; les jeunes filles étaient amenées là par leurs parents dans l’espoir de trouver un bon parti. Les nouvelles recrues de la Fianna subissaient une série d’épreuves portant sur leurs connaissances en poésie, sur leur bravoure et sur leur adresse au javelot et au tir à l’arc. Pour les candidats victorieux, la réussite entraînait la rupture d’un lien fondamental qui à cette époque unissait le jeune homme à sa famille.

En Irlande, tout tort causé à un parent devait être vengé par la famille de celui-ci. Mais les familles des membres de la Fianna renonçaient à se faire justice elle-même en cas de mort ou de blessure. Une fois que le jeune guerrier était admis dans la fraternité, c’était aux membres de celle-ci de démasquer le ou les coupables, et d’obtenir réparation pour tout dommage subi par l’un d’entre eux. Cette fraternité d’armes devint vite légendaire. En été, ils battaient la campagne, vivant de la chasse, dormant à la belle étoile sur ce qu’on appelait « les trois couches de la Fianna », constituées de branchages, de roseaux et de mousse. Ils se baignaient dans les cours d’eau et prenaient leurs repas autour d’un feu de camp, en écoutant les chants de leurs propres ménestrels et les glorieuses histoires de leurs bardes. Ils prenaient leurs quartiers d’hiver chez les gens du commun ou dans les manoirs de leurs chefs.

La Fianna connut son heure de gloire sous le commandement de Finn Mac Cumal, héros hors du commun dont les exploits furent célébrés pendant des siècles par les poètes irlandais. C’était le plus vaillant de tous, et aussi le plus sage, car on disait qu’il avait goûté à la chair d’un saumon contenant toute la sagesse du monde. Il était également le plus habile des chasseurs, le plus doué des poètes et le plus équitable des juges. Dans un pays où une générosité sans réserve était une vertu première, Finn était le plus généreux de tous : si les feuilles d’automne s’étaient changées en or et l’écume des mers en argent, chantaient les bardes, Finn aurait tout donné d’un même cœur. Sa réputation de noblesse et de loyauté était solidement établie chez les membres de la Fianna. Parmi ses plus proches compagnons, il y avait son fils Oisin, le chanteur à la voix mélodieuse, Oscar le beau, son petit-fils, Diarmuid réputé pour sa gentillesse. Et d’autres encore, comme Goll de Connacht, le borgne, qui était le plus respecté après Finn, ou Caoilte le véloce, aux cheveux gris, plus rapide que le vent. Ces derniers, tout comme leurs autres compagnons, étaient comme des fils et des frères pour Finn. Et chacun veillait à la sécurité de tous. Caoilte était le plus sensible. Non qu’il manquât de pugnacité et de courage. Le bruit courait que dans sa jeunesse il était venu à bout d’un géant à cinq têtes et avait mis à mort un sanglier enchanté qu’aucun de ses compagnons avaient pu approcher.

Mais il avait une curieuse attitude envers la nature. Il s’intéressait à tout ce que le monde recelait de vie secrète, et cela lui conférait certains pouvoirs. Il possédait par exemple la connaissance des plantes qui guérissaient, qui dispensaient la sagesse et qui inspiraient l’amour. Il avait par ailleurs l’ouïe si fine qu’il était capable d’évaluer, d’après les échos d’une chasse, le nombre de chiens de la meute et de dire quelle proie était poursuivie. Mais il pouvait faire bien plus que cela lorsque l’exigeait son devoir de guerrier. Or il advint qu’à l’époque de Finn une certaine agitation se manifesta au sein de la Fianna. C’était une troupe bien entraînée à qui l’inactivité pesait.

Dans ces moments-là, la rébellion couvait. Afin de mettre un terme à cet état d’effervescence et d’affirmer son autorité, le souverain d’Irlande, un été, fit emprisonner Finn Mac Cumal dans sa forteresse sur la colline de Tara. Quand la nouvelle parvint aux oreilles de Caoilte, dans le château de Fin bâti sur la hauteur d’Aller dominant les marais de Leinster, le guerrier, indigné par un pareil outrage, prit la route du sud en direction des terres du roi. Bouillonnant de colère, il mit à mort tous les fermiers du souverain et brûla leurs récoltes. Lorsque son accès de rage fut passé, Caoilte pénétra dans la forteresse de Tara. Après avoir maîtrisé un des gardes et mis ses vêtements, il entra le plus naturellement du monde dans la salle des banquets à laquelle donnaient accès douze portes. Au moyen de cette simple ruse, Caoilte se retrouva ce soir-là, un chandelier à la main, parmi les nombreux serviteurs affairés, sans que sa présence ait été décelée.

Le feu dans l’âtre et la flamme des candélabres se reflétaient sur les boucliers suspendus aux murs et faisaient luire les visages empourprés des hommes du roi, assis surs les bancs entourant l’immense table. Caoilte se fraya un chemin à travers la foule des serviteurs, des jongleurs, des joueurs de harpes et des bardes, jusqu’au banc où le roi était assis. Il vit alors son chef qui, bien qu’occupant une place d’honneur, subissait l’humiliation de porter les fers. Le mouvement attira l’attention du roi sur Caoilte. Il connaissait bien les compagnons de Finn.

« Il m’a semblé apercevoir le regard de Caoilte, un de vos hommes, parmi mes serviteurs », remarqua-t-il en se tournant vers le guerrier enchaîné.

« C’est un homme brave et fier », répliqua Finn. « Il ne porterait pas un candélabre comme un domestique. »

Mais Caoilte, ne pouvant maîtriser son indignation à la vue de on chef captif, se trahit lui-même : « Que dois-je faire pour obtenir la libération de mon seigneur? » demanda-t-il au roi.

Séduit par l’audace de cet homme qui s’était introduit seul dans une salle bien gardée, le souverain réfléchit un moment puis déclara : « Les hommes de la Fianna sont par trop indisciplinés. J’entends que règne l’Ordre. En gage de soumission à ma volonté, vous m’apporterai deux spécimens de chaque animal sauvage vivant en Irlande, ici-même et en vie. »

« Aucun homme ne peut accomplir cet exploit », protesta Finn.

« Pour mon seigneur, je le ferai », répondit Caoilte. Et, posant le chandelier sur la table, il gagna la sortie à grand pas.
Il battit la campagne durant la fin de l’été et le début de l’automne. Les messagers du roi tenaient celui-ci au courant de ses déplacements dans le nord, sur la côte, dans la régions des grands lacs. On l’avait aperçu dans les montagnes, dans les forêts et le creux des vallons. Il s’était même risqué dans les gorges profondes et les grottes. Le bruits courut qu’il était en route pour la forteresse de Tara. Des gardes furent posés le long des cinq routes principales qui menaient à la citadelle. Ces hommes furent donc les premiers à assister au retour de notre héros. Leurs récits étaient ponctués de rires à peine contenus.

Lorsque du haut des remparts, Caoilte fut en vue, chacun comprit la réaction des gardes. Sur la route caillouteuses, le grand guerrier à la silhouette svelte, les cheveux gris comme la mer en hiver, avançait à grands pas. Tout autour de lui un groupe confus, pittoresque et bigarré, trottinant, folâtrant, se dandidant, sautant, gloussant, chantant et grognant, se dirigeait vers Tara. Sur ses talons une paire de phoques, les yeux brillant de curiosité, s’évertuaient gauchement à le suivre; des lièvres bondissaient à leurs côtés, s’écartant quelque peu de temps à autre mais vite rappelés à l’ordre par le guerrier. Il y avait deux chats à l’air maussade et deux blaireaux dont le ventre rasait le sol. Des loups trottaient en tête de cette cohorte bigarrée et bruyante, des cerfs ombrageux allaient de concert, et une longue colonne en désordre de vaches, de cochons et de moutons fermait la marche. Caoilte tenait par les pattes deux canards sauvages qui battaient des ailes. Et, suivant cette procession dans les airs, volaient tous les oiseaux d’Irlande : hiboux, cygnes, mouettes, grives, merles, rossignols, chardonnerets, hirondelles, traquets, cormorans et vanneaux. Ce grouillement d’animaux divers s’agglutina en une masse confuse pour franchir les portes de Tara et l’entrée de la salle de banquet, au milieu d’un cacophonie assourdissante. Le roi attendait debout, Finn à ses côtés. Et, bien qu’il ait perdu son pari, lui aussi riait à gorge déployée.

« La cour de Caoilte! » dit-il.

« Sire, voyez cela et libérez mon maître. J’ai tenu parole. »

« Il est libre. »

« Et maintenant, filez! » lança Caoilte. Il relâcha les canards, qui d’un coup d’aile se perchèrent sur les chevrons de la salle en émettant leur cri discordant. Dans un tourbillon les oiseaux prirent de la hauteur, tandis que les autres animaux se ruaient vers la porte en griffant, grattant et mordant au passage. En quelques instants la salle fut vide. De l’extérieur parvenaient les cris et les hurlement des gens du château qui refluaient devant le déferlement sauvage. Nul ne sut jamais comment Caoilte s’y était pris pour réaliser pareil exploit, et lui-même n’en voulut jamais rien dire, si ce n’est pour avouer que ce fut une tâche épuisante. L’histoire fut souvent rapportée lors des longues soirées d’hiver, quand dehors soufflait une bise glaciale. Mais c’était là un récit bien innocent dans lequel tout danger était absent et où la magie n’avait pour une fois rien de maléfique. Il en allait en général autrement des aventures des hommes de la Fianna, lesquels vivaient en un temps où la race des fées, appelée Side, vivait encore dans des royaumes souterrains s’étendant sous les verts collines d’Irlande ou dans les mers bordant ses rivages. Le peuple fée, qui détenait des pouvoirs magiques, surveillait d’un œil attentif les faits et gestes des Irlandais. Ces derniers représentants d’une race antique étaient fantasques L il leur arrivait parfois de s’unir pour combattre la Fianna. Certes, quelques femmes fées tombèrent amoureuses de mortels. L’épouse de Finn, qui fut la mère de son fils Oisin, appartenait au peuple fée. Diarmuid, une des compagnons de Finn, s’était épris d’une fée, et l’épouse de Caoilte passait elle aussi pour appartenir à la race des Side. Mais le plus souvent, le peuple fée se montrait hostile aux humains et guettait les guerriers imprudents pour les soustraire à la lumière du jour et les entraîner dans la pénombre du monde d’en bas. L’histoire suivante nous en offre une exemple.

Par une chaude journée d’été, sur une montagne appelée Ceiscoran qui domine la vaste plaine de Magh Chonaill, dans le Connacht, Finn avait organisé une partie de chasse. En traversant les pâturages en direction de la forêt, les chasseurs et les chiens menèrent un tel tapage que, disent les chroniqueurs, la paix de la nature en fut troublée : les cerfs dans leur retraite sauvage, les blaireaux dans leurs terriers, les renards dans leurs vagabondages et les oiseaux dans le ciel, tous furent mis en alerte. D’autres êtres également furent tirés de leur quiétude. Arrivés dans la forêt, la troupe fit halte, mettant pied à terre pour se désaltérer à un frais ruisseau. Un mouvement dans la pénombre attira l’attention de Finn, qui s’approcha, poussé par la curiosité. Un étrange spectacle s’offrit sous le couvert. Une grotte s’ouvrait dans la paroi rocheuse; l’entrée était cachée par une toile grossière près de laquelle trois silhouettes difformes étaient accroupies. C’étaient des vieilles femmes dont les cheveux hirsutes entouraient un visage ridé au teint plombé; leurs yeux rouges semblaient aveugles, et les commissures de leurs lèvres étaient blanches de bave. Occupées à filer à l’aide de quenouilles qui n’étaient autres que des branches de houx effeuillées, elles ne prêtèrent aucune attention à Finn.

Finn se retira et rassembla ses hommes. Tous s’apprêtèrent à partir, et ils saluèrent les vieilles femmes en jetant des regards curieux sur elles et sur ce qu’elles faisaient.

« Que la paix soit avec vous, bonnes femmes », dit Finn en passant. Mais les vieilles femmes hochèrent la tête en marmottant et continuèrent de filer. Finn tendit la main pour palper la toile à l’entrée de la grotte. Il tira légèrement dessus, et au même instant un changement s’opéra sur sa personne. Les trait de son visage viril se brouillèrent; il devint livide, s’effondra comme une masse, se recroquevilla dans la position d’un petit enfant au berceau et se mit à vagir comme un nouveau-né. Comme poussés par une force irrésistible, ses compagnons l’imitèrent et touchèrent l’un après l’autre la toile. Sur-le-champ, ils perdirent conscience et tombèrent sur le sol. Parmi eux se trouvaient Caoilte, Diarmuid et Oisin, le fils de Finn. Seul Goll de Connacht, le guerrier borgne et le bras droit de Finn, n’était pas là. S’étant attardé dans la plaine, il était arrivé dans la forêt après les autres, guidé par les appels de la meute. Un spectacle impressionnant s’offrit à ses yeux. À l’entrée de la grotte, les chiens aboyaient et gémissaient, et à l’intérieur il trouva son chef et ses compagnons enveloppés de bandes de toiles comme des momies. Tous semblaient morts. Trois silhouettes vêtues de robes noires et brandissant de lourdes épées dansaient autour d’eux en proférant des son inarticulés d’une voix sifflante. Lorsque Goll poussa un cri, elles se retournèrent et, avec un hurlement de rage, se précipitèrent sur lui. À mesure qu’elles s’approchaient, elles paraissaient croître en taille et en volume.

Goll, que l’on surnommait « la Flamme du combat », ne se déroba as. Lâchant les javelots de chasse qu’il portait, il dégaina son épée et attendit de pied ferme. Elles l’encerclèrent en grondant, et il se retourna rapidement afin de les garder toutes trois dans le champ visuel de son œil unique. Deux des sorcières se déplacèrent vers la droite, mais avant qu’elles ne disparaissent Goll avait porté un foudroyant coup d’épée. La lame s’abattit sur le cou de la première, puis de la seconde créature. Décapitées, elles s’écroulèrent, formes convulsives d’où jaillissait un sang noire. Une lourde masse lui tomba alors sur le dos; des bras et des jambes nerveux l’enlacèrent, tandis que d’horribles cris résonnaient à ses oreilles. Il lâcha son épée pour agripper les bras de la furie mais, ne parvenant pas à desserrer l’étreinte, il se dirigea vers les arbres et cogna violemment son fardeau contre un tronc. Et comme les bras ne lâchèrent toujours pas prise, Goll se laissa tomber sur le dos. Finalement, la sorcière épuisée renonça à la lutte. Goll se releva d’un bond, et saisissant l’irascible vieille par les cheveux, il la traîna jusqu’à la grotte. Utilisant les lanières de cuir d’un bouclier qui traînait là, il ligota la sorcière et l’allongea près de ses sœurs décapitées. Puis, il ramassa son épée.

« Arrête! Ô guerrier à la vaillance jamais en défaut », gémit la vieille. « Je remets ma vie entre tes mains. Je jure par les dieux de mon peuple que Finn et tous ses compagnons te seront rendus tels qu’ils étaient si tu me laisses la vie sauve. »

« Alors, libère-les! »

Elle se mit à entonner un chant dans une langue inconnue. Et voilà qu’au son obsédant de la mélopée les bandelettes qui enveloppaient les hommes tombèrent d’elles-mêmes, tandis que ceux-ci reprenaient vie et se relevaient. Goll leur adressa un salut joyeux, puis il trancha les liens de la sorcière. Sans un mot, elle se mit à ramper vers l’orée de la clairière. Les corps décapités furent agités d’un frisson, puis se mirent sur les genoux et rampèrent à leur tour, les têtes roulèrent sur le sol en laissant une trace sanglante, et les trois créatures disparurent. Les avis diffèrent sur ce qu’étaient ces sorcières. Selon certains, il s’agissait de guerrières appartenant au peuple fée des Side, alors maître de la contrée, qui avait été envoyées pour faire cesser le tapage causé par les chasseur. D’autres voyaient en elles la Morrigan, ancienne déesse de la mort et de la guerre, qui apparaissait parfois sous l’aspect de trois sorcières, parfois sous celui de trois belles jeunes femmes, ou encore sous la forme de trois corbeaux noirs. La Morrigan était assoiffée de sang humain, mais à cette époque où elle était déchue de sa puissance et où son culte n’était plus qu’un souvenir, elle profitait de la moindre occasion. Quoi qu’il en soit, Goll avait vaincu les créatures et sauvé son maître et ses compagnons d’armes. Tant que cette solidarité unit les membres de la Fianna, ils triomphèrent des anciennes races. Mais il n’en fut pas toujours ainsi, et ils n’eurent pas pour seul ennemi les Side. Avec le temps, la dissension s’installa au sein de la fraternité. Entraînés à se battre, les chevaliers étaient prompts à la querelle. Diarmuid et Finn se fâchèrent à mort à cause d’une femme, et le premier y laissa la vie. Goll se battit avec l’un des fils de Finn et le tua, quand il apprit que Finn cherchait à se venger, il s’étendit sur les rochers au bord de la mer et appela la mort. Oisin disparut dans le monde des Side attiré par l’amour d’un femme fée, et on ne le revit plus jamais. Finalement, les membre survivant de la Fianna entrèrent en rébellion ouverte contre le souverain d’Irlande, dont ils tentèrent d’usurper le pouvoir. Ils joignirent leurs forces à celles d’un roitelet irlandais, mais ils furent battus par l’armée du souverain. Les rescapés durent chercher refuge en lieu sûr.

Les guerriers moururent les uns après les autres, et bientôt il ne resta plus que Caoilte pour célébrer les hauts faits de la Fianna et de Finn Mac Cumal au temps de leur gloire. On raconte que lorsque Caoilte se retrouva seul, âgé et malade, il quitta le monde des mortel pour aller vivre chez les Side. Nul ne sait ce qu’il en fut exactement. Mais un seigneur qui, des siècle après la disparition de la Fianna, devint le souverain d’Irlande, racontait souvent la rencontre qu’il avait faire par une nuit sans lune dans une forêt ténébreuse. Un homme grand et mince, aux cheveux gris, lui apparut et posa sa main sur la bride de son cheval.

« Je suis le porteur de torche du roi », avait dit l’inconnu en souriant. « J’était avec Finn jadis. » Puis il avait disparu. C’était le dernier survivant de la fraternité guerrière, témoignant de son attachement à ses compagnons.