Le Domaine d’Isegorias » Saint Guénolé : le roi des Korrigans - Contes et légendes de Bretagne, Féerique

Saint Guénolé

Source : Wikipédia

Saint Guénolé (en breton Gwenole [Gwénolé]) est un personnage religieux qui aurait vécu au Ve siècle en Bretagne.

Il est réputé avoir fondé l’abbaye de Landévennec. Son père, saint Fragan et sa mère, sainte Gwenn auraient débarqué venant probablement du Pays de Galles dans la baie de Saint-Brieuc pour se fixer à Ploufragan (Côtes d’Armor). Guénolé est le troisième fils d’une famille dont les autres enfants sont sainte Clervie, saint Jacut et saint Guéthénoc. Fête le 3 mars.

Abbaye de Landévennec

Il serait né, soit à Ploufragan, soit à Plouguin où est encore montré le lieu supposé de sa naissance (une motte féodale). Vers 470, il est confié encore enfant à saint Budoc pour être formé dans l’ermitage de celui-ci, situé sur l’île Lavret, dans l’archipel de Bréhat. Vers 485, il manifeste le désir de se rendre en Irlande pour vénérer les restes de saint Patrick qui vient de mourir, mais l’apôtre lui apparaît en songe pour lui indiquer qu’il est préférable de rester en Armorique pour y fonder une abbaye. Avec onze autres disciples de saint Budoc, il s’établit dans une autre île appelée Tibidy qu’on a tenté d’interpréter comme l’île de la maison de prières, à L’Hôpital-Camfrout, dans la rivière du Faou. Au bout de 3 ans, en 490, Guénolé, nouveau Moïse, ouvre miraculeusement un passage dans la mer pour aller fonder une nouvelle abbaye sur la rive opposée de l’estuaire à Landévennec, en ayant fait le centre religieux de la Bretagne de l’Ouest, il y meurt en 532.

Les sources historiques sont constituées par les Vies rédigées par l’abbé Gurdisten (Uurdisten) et le moine Clément. La plus ancienne est une hymne biographique composée par le moine Clément en 24 strophes dans le deuxième tiers du IXe siècle, donc plus de quatre siècles après sa mort. À son tour, l’abbé Gurdisten compose dans le dernier quart de ce même siècle une grande Vita Sancti Winwaloei Cornugallensis en trois livres et qui fut copiée, avec d’autres documents sur l’abbé fondateur, du cartulaire de Landévennec, compilé au milieu du XIe siècle qui est parvenu jusqu’à nous. Un autre texte, plus court et qualifiée de Vie brève que l’on connaît par un manuscrit du XIIIe siècle conservé au British Museum, a longtemps été tenue pour la source de Gurdisten qui se serait contenté de l’amplifier, mais de nombreux chercheurs tiennent à présent ce texte pour un simple abrégé de Gurdisten, réalisé entre le Xe et le XIIe siècle dans le Nord de la France ou en Grande-Bretagne.

Les textes suivent les règles de l’hagiographie médiévale et s’attardent sur les nombreux miracles attribués à Guénolé (il ressuscite, guérit, convertit, console, fait jaillir une source, etc.). Gurdisten se livre également à de nombreuses digressions pour l’édification de ses moines et de ses lecteurs. Finalement, un ange apparaît au saint pour lui dire que « les habitants du ciel réclament sa présence » et Guénolé meurt, comme saint Benoît de Nursie (et à son exemple) au milieu de ses moines en prières. Justement, Gurdisten trouve le moyen d’insérer le diplôme que l’empereur Louis le Pieux a fait remettre en 818 à un des lointains successeurs du fondateur, l’abbé Matmonoc, pour lui donner l’ordre d’abandonner les usages monastiques celtiques au profit de la règle de saint Benoît.